Voilà le mail de David.
" ...Comme de nombreux traders et apprentis traders, je regarde tes vidéos et tes posts journaliers. Bien que la tendance MT et LT soit Haussière, que le pétrole repart à la hausse, que l'Or retourne doucement sur son support 1218, les risques géopolitiques et une correction importante reste une éventualité.
Selon toi, comment prévenir d'un Krack Boursier au travers des indicateurs techniques?
Nous devons être nombreux rêver d'un "Big Short" avec un retour sur les 4000 pour repartir sur des bases "saines".
Bien que la tendance reste optimiste, le Krach ne prévient pas toujours et la psychologie des traders, l'effet boomerang d'une inversion du risque globale peut en surprendre plus d'un.
N'hésite pas à publier ma question sur ton site si tu la juge pertinente,
Au plaisir,
David"
Bonjour David,
question pertinente. Comment anticiper un krach...
Le problème est qu'il est très difficile d'anticiper un krach car le krach est le résultat de plusieurs éléments difficiles à quantifier, à mesurer, à détecter.
Il faut néanmoins tenter de les anticiper et je vais essayer de partager ma conviction.
Attention, l'article qui suit n'a pas vocation à être un conseil boursier. Ce n'est pas une étude exhaustive, c'est un point de vue partiel et sans doute partial.
C'est parti!
Même si il existe plusieurs définitions, on retient généralement qu'un Krach boursier est une baisse à deux chiffres d'un indice, et ceci en l'espace de quelques jours à peine. Généralement, on ne s'en remet pas immédiatement, et on perd au moins 20% (bear market ou marché baissier).
Précisons de suite que l'on peut critiquer les éléments précédents (pourquoi 20% et pas 18%? etc...) mais lorsque l'on cherche à se "protéger d'un krach", c'est bien à cela que l'on pense.
Il y a des signes avant-coureurs au krach, en voilà quelques uns:
1- Psychologiquement, il y a une euphorie ambiante. Les banques, les journaux, les analystes, considèrent que les marchés ne peuvent que monter. Les nuages économiques, on ne les voit pas. On dit, "c'est fois-ci, c'est différent". C'est ce que l'on entendait avant le dégonflement de la bulle Internet ou avant la crise des subprimes. Les observateurs multiplient les grilles de lecture et justifient la continuation de la hausse.
2- Financièrement, les indices sont très bien valorisés. Généralement, les PER sont élevés et les perspectives de croissance de résultats sont timides. Ce qu'il se passe à ce moment, est l'apparition d'un cygne noir, un événement peu prévisible qui va destabiliser les marchés. Il peut s'agir d'une tension géopolitique, une faillite de grosse entreprise, une élection mal accueillie...
Comme les marchés sont à ce moment là très bien valorisés, il y a peu de grain à moudre à la hausse et beaucoup de potentiel de baisse. Beaucoup d'investisseurs réalisent qu'ils ont une opportunité pour prendre des profits et entrer à nouveau plus tard, à moindre prix. Ils allègent de concert.
3- Techniquement, les divergences baissières sur les unités longues se généralisent. Clairement, lorsque vous regardez les graphes en données mensuelles, vous constatez que les marchés ont souvent doublé, que le cycle haussier dure depuis au moins 5 ans et que les indicateurs techniques (MACD par exemple) ne font pas de plus haut alors que les indices sont sur des sommets. On construit une figure graphique baissière (biseau ascendant, figure d'élargissement ascendant, canal haussier très pentu...)
- Alors, où en est-on aujourd'hui? Le Krach est-il au coin de la rue?
Je vous propose de partir d'un principe généralement accepté: la majorité a tort, le consensus à tort et le marché va souvent là où ça fait mal.
Que dit le consensus?
Pour la plupart des analystes les marchés sont certes bien valorisés mais il y a un redémarrage des économies européennes (mais aussi ailleurs) qui alimente l'optimisme. L'élection de Mr Trump (et son" phénoménal" programme budgétaire), l'arrivée au pouvoir de Mr Macron (et son volontarisme économique unanimement reconnu)... éclipsent pour l'instant les tensions géopolitiques (terrorisme, Corée du Nord...).
Pour suivre les marchés quotidiennement, la majorité des analystes considère qu'il faudrait (il devrait y avoir) une baisse de 10% voire 15% des marchés pour repartir sur des bases saines vers de nouveaux sommets.
Donc, si le consensus se trompe, cela laisse la voie à deux autres possibilités. Soit la correction a déjà commencé et nous sommes dans un bear market (après tout, le DAX 30 et le CAC 40 ont déjà abandonné 7%, le Nikkei a perdu près de 5% et le SP500 se négocie 3% plus bas) . Soit, il n'y aura pas de consolidation car tout le monde pense que les marchés vont aller plus haut et personne ne veut louper le banquet. La chute sera encore plus brutale.
Techniquement, il y a des divergences baissières sur de nombreux marchés, notamment sur le SP500, le CAC40 et le DAX 30 (revoyez ici l'analyse), mais pas sur tous les marchés (DJ30, Nikkei). La situation n'est donc pas une situation d'alerte généralisée.
La valorisation des marchés est réputée haute, mais si on tient compte de la faiblesse des taux d'intérêt, du pétrole, de la baisse de l'euro... on trouve toujours des analystes pour dire que les marchés peuvent augmenter encore et qu'ils ne sont pas si chers...
Bref, mon sentiment:
S'il y a un cygne noir (politique, militaire, économique...), les marchés vont entamer officiellement leur bear market et les plus haut sont derrière nous.
Par contre, si aucun événement majeur inpondérable ne vient troubler la fête à court terme, on devrait aller plus haut après avoir corrigé.... mais pas sensiblement plus haut parce que les marchés US n'en ont pas la force et parce que ce sont les marchés US qui donnent généralement le "la".
Dans ce cas, on serait amené à végéter en trading range quelques années.
Je ne fais pas dans le conseil boursier, mais sachez qu'à titre personnel, j'ai allégé considérablement mon portefeuille et que mon exposition aux actions est depuis un mois très faible., mais je reste toujours un minimum investi aux marchés
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